501 La qualification juridique du procès. – Le lien d'instance unit les parties en procès sous l'égide d'un juge 4042. Vizioz a introduit, en France, l'idée selon laquelle le procès était un lien juridique d'instance 4043. Il existe également un lien entre les parties et le juge, un lien statutaire 4044. La situation procédurale constitue par conséquent un groupe de liens de droit (à l'instar d'une famille, d’une entreprise ou d'un groupe de contrats). Il y a toujours un tiers neutre qui vient, selon F. Ost, fractionner la relation spéculaire entre les parties, ce qui leur permet de retrouver leur autonomie et de résoudre un litige 4045. Le pouvoir juridictionnel n’est autre que la prérogative qui permet ce fractionnement, il ne provient ni de l’État (sinon les juges n’auraient pas à être indépendants), ni des parties (qui n’ont pas de pouvoir de fractionner leurs propres relations – c’est pourquoi dans l’arbitrage, l’arbitre n’est pas le mandataire des parties). Il suppose cependant l’adhésion des parties et l’appui des États. Dans la justice internationale encore incomplète, certains litiges se règlent de cette façon mais il manque encore une coordination entre les tribunaux (CPI, CIJ, ORD, comité des droits de l’homme, etc.) 4046. L’existence d’une coordination entre un ensemble de juges et de tribunaux est ce que l’on peut appeler le pouvoir[. ]